Par Cyprian Consiglio, OSB Camaldule
Cette première période de mon mandat en tant que secrétaire général du Dialogue Interreligieux Monastique (DIMMID) a été un peu un tourbillon. Bien que la nomination n’ait été officielle que le 1er octobre, j’ai eu l’impression qu’elle avait commencé lorsque mon estimé prédécesseur, le père William Skudlarek, m’a présenté aux abbés et aux prieurs réunis lors de leur congrès à Rome le 17 septembre, lorsque j’ai prononcé mes brèves remarques introductives après son rapport final.
Immédiatement après, je me suis retrouvé impliqué dans de nombreuses conversations avec des abbés et des prieurs du monde entier qui ont manifesté leur intérêt et m’ont donné leurs coordonnées. J’étais techniquement en année sabbatique après avoir passé dix ans comme prieur de ma communauté en Californie et j’avais accepté quelques engagements dispersés pour le dernier trimestre de l’année afin de me permettre de retourner au travail que j’aime dans la musique, la retraite et le dialogue.
Je devais prendre l’avion pour mon premier événement le lendemain du Congrès, dans le nord-est de la Pologne. Je ne m’en étais pas rendu compte auparavant, mais dans l’avion de Rome à Varsovie, j’ai été submergé par une vague de consolation en sachant que j’allais donner une retraite de trois jours sur la pensée de Bede Griffiths, puisque je m’étais présenté la veille en disant que je me considérais comme faisant partie de sa lignée et de celui d’Abhishiktananda.
Les quelques événements qui restaient se multiplièrent sous l'égide de cette nouvelle entreprise. Mes deux événements à Oxford se prolongèrent toute la semaine par des rencontres avec des érudits musulmans ; la retraite que je devais offrir en Australie se transforma en une série d'événements, dont une merveilleuse journée avec les moines et les oblats de New Norcia, en Australie occidentale, sur la spiritualité du dialogue interreligieux ; deux retraites et un peu de musique aux Philippines ont ouvert à un travail avec les moines de Notre-Dame de Montserrat, à Manille. Et je suis heureux de dire que j’ai terminé cette première période de retour en Inde avec mes frères et sœurs à Shantivanam, pratiquement le berceau du dialogue interreligieux dans l’Église moderne.
Le 17 décembre (jour propice de Ô Sagesse, et anniversaire de la naissance du Père Bede et du pape François), nous avons eu une très bonne réunion en ligne du Conseil d’administration du DIMMID, ma première en tant que secrétaire général, qui a été très interactive et positive. J’ai exposé mes aspirations aux membres, comment j’espérais visiter des endroits où se trouvent des commissions du DIMMID et peut-être utiliser ma présence comme une occasion de revigorer, d’une certaine manière, si la région a été quelque peu endormie.
L'augmentation des interactions de nos membres avec l'Islam dans le monde entier est remarquable et louable. Le père William a organisé et participé à une rencontre entre chiites et moines organisée par l'abbaye d'Inkamana, en Afrique du Sud, en décembre, et il était particulièrement réconfortant d'entendre combien de nos communautés accueillent leurs voisins musulmans, parfois pour les services du vendredi et parfois même pour héberger des réfugiés.
J’ai prévu de me rendre aux États-Unis, en Corée, en Belgique et en France l’année prochaine, et j’espère me rendre au Sénégal dès que possible. Je considère au moins ces premières années comme des années de pèlerinage. J’ai expliqué au père William que je voyais ce rôle comme celui d’un ambassadeur, et il m’a dit que c’était exactement cela. Pour les années à venir, je serai basé à Rome, ce qui facilitera les voyages internationaux et me permettra également d’interagir avec les moines et les moniales du monde entier.
Je donnerai également un cours intensif de cinq jours à Saint-Anselme. L'abbé Jeremias a exprimé sa volonté de faire de Sant'Anselmo un lieu de rencontre, et les membres du Conseil d'administration et moi-même avons donc discuté de projets visant à y organiser une réunion internationale en personne, et peut-être une version européenne d'un rassemblement que nous avons organisé aux États-Unis trois fois, intitulé « Monks in the West ». Plusieurs ont exprimé le souhait que les étudiants de Sant'Anselmo soient davantage exposés au DIMMID et au dialogue en général, nous verrons donc ce que nous pouvons faire à ce sujet également. En attendant, j'espère continuer le travail que j'aime faire, en musique, en écriture, en travail de retraite, dont la plupart relèvent généralement du même thème.
Je ne sais pas si c’est pire, mais la situation de division et de violence dans le monde, parfois au nom de la religion, n’est certainement pas meilleure que ce que j’ai connu jusqu’à présent. Il y a un besoin permanent et urgent de quelqu’un qui soit ce visage du christianisme, ouvert, inclusif et compatissant, et du don spécifique de la spiritualité profonde que nous, les moines, avons à offrir. Donc, si DIMMID peut être utile à votre communauté, à votre église locale ou à votre région du monde, veuillez me contacter personnellement : sgdimmid@gmail.com.
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