Symposium de la CIB - septembre 2010 - Rome

S. Fabienne, OSB, France, et les déléguées au symposium

 


Rencontre de la Conférence le 7 et le 16 septembre 2010

Nous nous sommes retrouvées le 7 septembre au matin dans Sant’Anselmo, avec l’ensemble de la Conférence, pendant que les sœurs arrivées pour le symposium partaient pour la journée à Subiaco puis Monte Cassino. Une grande journée de voyage pour visiter ces deux lieux importants dans l’itinéraire de saint Benoît.

Nous faisons la relecture des ces 4 dernières années, avant de se pencher déjà sur les buts de la CIB pour les 4 prochaines années :

- La solidarité, en particulier dans les régions, et entre les régions.

- L’authenticité : vivre dans la fidélité personnelle et communautaire à la vie bénédictine comme des femmes de la Parole, refondant de l’intérieur et relevant avec passion, joie et espérance les défis de notre temps.

- Le respect : être engagées dans la justice et la paix par un profond respect les uns pour les autres, en reconnaissant le respect que nous devons à la terre et la dignité de tous les êtres humains, en particulier les enfants.


Après le symposium, nous procédons au renouvellement du conseil d’administration de la CIB. Ce conseil se réunit en janvier tous les ans, en plus de la rencontre de la Conférence en septembre. Nous réélisons sœur Judith-Ann (sœur bénédictine américaine) comme modératrice. Puis nous élisons M. Thérèse-Marie, moniale belge, francophone donc, se débrouillant très bien en anglais, elle complète bien M. Judith-Ann. Nous élisons ensuite deux sœurs : une indienne, M. Mathilda, et une Philippine, M. Mary-John, qui nous avait accueillies à Manille. Le conseil sera complété par cooptation ultérieurement. Voici donc pour l’essentiel du travail de la Conférence des déléguées de la CIB. Nous avons aussi reçu les statuts de la CIB, dûment corrigés.

Venons-en au symposium proprement dit. 


Le symposium du 8 au 15 septembre

Un écho du symposium par M. Marie-Caroline, Bouzy-la-forêt, osb

« Quand je récapitule ce que j’ai entendu et vu pendant ce symposium, les problèmes de communauté et même de Congrégation deviennent bien petits, perdant de leur importance. » ainsi s’exprimait le dernier jour mère Hélène Binder, supérieure générale des bénédictines adoratrices de Bellemagny. Cette Abbesse allemande était à ma table pendant tous ces jours d’écoute et d’échange et elle résumait en quelques mots ce que plusieurs ressentaient. Il ne s’agit pas de minimiser nos soucis de communautés mais de constater que le champ s’est élargi, le regard approfondi au contact de toutes ces bénédictines des cinq continents. Au retour, nous retrouvons nos joies et nos difficultés mais tout est vu dans une lumière nouvelle, ou plutôt d’un autre point de vue, celui de l’universel, qui nous fait vivre notre humble quotidien avec toujours en mémoire des souvenirs, des visages, des paroles, qui demeurent pour moi des échos de l’évangile vécu dans toutes les parties du monde.

Nous étions toutes à des petites tables de six ou huit, même pendant les conférences, ce qui nous permettait de réagir quelques minutes à la suite d’une intervention ou d’un court DVD projeté sur grand écran. Ces petits groupes ont favorisé un climat très convivial et donc une plus grande connaissance mutuelle : huit jours avec les mêmes sœurs permet forcément de se découvrir, d’entamer certains échanges plus confiants, malgré le handicap de la langue. J’ai pu ainsi deviner ce que pouvait être la vie bénédictine au monastère saint Paul dans le Minnesota (USA) où cinquante sœurs prient et travaillent au service d’enfants en difficultés, tout en contribuant à la formation des laïcs ou en soutenant la vie spirituelle d’un mouvement de femmes. Ou encore de percevoir les difficultés d’une petite communauté de sœurs apostoliques en Afrique du Sud. Et si nous n’avons pas toujours pu approfondir nos échanges, cela nous a donné au moins le désir d’aller voir un site au retour pour entrevoir quelle communauté se cachait derrière cette sœur indienne ou australienne si sympathique.

Echo de Mère Christine-Marie, Mont-des-Olivier, osb

J'ai aimé l'ambiance fraternelle et très décontractée donnée par le staff américain. J'ai connu l'expérience symposium d'il y a 12 ans et il y a une évolution sensible très positive : des espaces libres dans la journée permettant d'inclure des rencontres intra et extra saint Anselme et donc des échanges fructueux, une journée libre au milieu de la semaine donnant la possibilité de connaître aussi autre chose que le monde bénédictin... dans une ville aussi dense que Rome. J'aurais aimé une 3e intervenante sur le thème. Les tables rondes étaient une bonne idée pour un échange entre jeunes soeurs et les « aînées » mais là aussi, peut être y aurait-il à gagner en profondeur de réflexion et pas seulement des flashs. Pour nous très concrètement 2 sœurs vont venir nous rejoindre pour un an ou plus ou moins à partir de décembre avec la grâce de Dieu. C'est un fruit très positif de ce symposium grâce aux rencontres et échanges dans les couloirs ou à table. Sensibiliser le monde chrétien et monastique aux chrétiens orientaux qui se sentent abandonnés, oubliés, donc tentés par l'émigration, est un grave devoir qui nous incombe, si nous ne voulons pas que nos Lieux Saints par excellence deviennent des musées ou disparaissent ni plus ni moins comme dans les pays qui nous entourent, faute de présence chrétienne.

Je souhaite qu'à votre tour, vous puissiez mettre en mouvement un désir de connaître et de faire vivre cette réalité de la Terre Sainte.

Témoignage de Mère Geneviève, Jouarre, osb

Que retenir de mon expérience de ce symposium, qui a réuni plus de cent Bénédictines du monde entier au collège St Anselme du 7 au 14 septembre 2010 ? Tout d’abord on ne peut être qu’émerveillé de toucher du doigt l’expansion de la règle de saint Benoît sur tous les continents et sa capacité à s’inculturer partout avec une vitalité extraordinaire. Il est certain que même avec les difficultés d’échanges dues à la langue, même avec des habits différents, même avec des sensibilités culturelles parfois opposées, une véritable fraternité existe.

A travers les trois conférences, les témoignages, les tables d’échanges, nos différences étaient palpables. Dans un autre contexte, il eut peut-être été difficile de nous entendre. Mais notre unité était réelle dans le partage de la recherche du sens et des valeurs bénédictines. Cette année, dans notre réflexion autour de l’Espérance, nous avons soupesé les diversités des situations que les Ctés vivent dans l’Eglise. Et en même temps nous avons pu constater la vitalité de la foi, tant par l’accroissement « du bon troupeau » dans les pays d’Asie par exemple, que par l’intensité de vie dans des situations de survie pour d’autres régions. Pour ma part j’ai vraiment beaucoup apprécié les conférences données par S. Maricarmen du Mexique et de S. Thérèse Marie d’Hurtebise. La sud-américaine et l’européenne se sont complétées à merveille. La première nous a partagé son espérance vigoureuse et véhémente, « partant en guerre ». La seconde nous partageant son espérance non moins vigoureuse et exigeante, mais très imprégnée de spiritualité profondément bénédictine, évoquée avec poésie et musique !

Je ne peux conclure que par l’action de grâce d’avoir eu cette occasion de vivre au centre même de l’Eglise, ce beau témoignage de la vitalité de Benoît.

 

session2Agenda de la semaine

Voici un petit aperçu de notre semaine à Rome :

- Mercredi 8 septembre : rituel d’ouverture ; vidéo sur les événements du monde qui ont marqué ces dernières années, c’est-à-dire, le fond sur lequel nous réfléchissons notre témoignage d’espérance ; présentations mutuelles en petites tables ; rapport de la Modératrice sur les quatre dernières années (texte sur le site) ; méditation sur l’espérance de Marie, avec un support visuel à partir de représentations peintes de la Vierge Marie (texte sur le site).

- Jeudi 9 septembre : conférence de S. Maricarmen : « La place de l’espérance dans la vie bénédictine. » Ecouter avec l’oreille du cœur… les modes de relations, les aptitudes du leadership, être levain d’espérance, quelles sont les sources de mon espérance… (texte sur le site). Réactions en petits groupes sur les questions rassemblées ci-dessous.

- Vendredi 10 septembre : conférence de M. Thérèse-Marie : « Espérer contre toute espérance », vivre dans l’espérance, chanter l’alléluia au cœur des nuits de ce monde, au cœur de notre propre nuit… (texte sur le site). Réactions en petits groupes.

- Samedi 11 septembre : table ronde le matin avec 4 abbesses de divers pays. Nous écoutons leurs témoignages, très personnels. Vous en trouverez les textes sur le site de la CIB France.L’après-midi, le Père Abbé Notker donne un exposé, puis les membres du conseil d’administration de la CIB qui sont présents (S. Judith-Ann, américaine, M. Zoë, anglaise, M. Théodora, sud-africaine, S. Clare, australienne) nous partagent ce qu’elles ont reçu dans ce service.

- Dimanche 12 septembre : journée libre. Visites de diverses basiliques et églises de Rome !

- Lundi 13 septembre : Les jeunes sœurs (une vingtaine) débattent au micro des sources de leur espérance, et réagissent à ce qu’elles ont entendu depuis le début du symposium. L’après-midi, S. Gisela, de l’AIM, présente le travail de cet organisme au service des monastères du « Sud », puis nous regardons une très belle vidéo, en lien avec le thème du symposium, « L’homme qui plantait des arbres », film sur un texte de Jean Giono. A voir !
Le soir, très heureuse rencontre à St-Egidio.

Mardi 14 septembre : Journée à Norcia.

- Mercredi 15 septembre : le matin est occupé par l’audience papale ; il y a foule, et certaines d’entre nous arrivent un peu tard pour faire la queue… nous entrons en cours de discours. L’ambiance est festive quand chaque groupe est salué par le Saint Père. Celui-ci poursuit ses catéchèses sur les saints et saintes, cette fois-ci sainte Claire d’Assise.
L’après-midi nous retrouve à St-Anselme, pour réfléchir au thème du prochain symposium, faire une évaluation de celui-ci, puis vivre un rite de clôture du symposium.

 

En conclusion

Voici donc quelques échos de notre semaine romaine, alliant célébrations liturgiques, exposés, rencontres et échanges, temps personnels, repas en self permettant d’autres rencontres, et visites de Rome dans tous les intervalles ! C’est une belle expérience de communion dans une réelle diversité non seulement de langues et de cultures, mais aussi d’expressions de la réalité bénédictine.