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Andréa Ricardi, Vivre ensemble, DDB, 2007, 206 pages, 19 &eur;.

Pourrons-nous vivre ensemble ?  Telle est la question que pose le professeur Andréa Ricardi, fondateur de la communauté Sant'Egidio. Analysant la situation du monde contemporain, le choc des cultures, des civilisations, des identités nationales ou continentales, des enjeux économiques internationaux et livrant sa réflexion sur les possibilités réalistes de vivre ensemble dans la différence, l'auteur fait des propositions concrètes pour résoudre certains problèmes brûlants. Il rappelle que « l'unité n'est pas l'uniformité » comme le disait Cyprien à propos de la vie dans l'église au 3e siècle ; en même temps il est lucide sur le seuil à partir duquel les diversités sont incompatibles. Andréa Ricardi propose une civilisation du « vivre ensemble »

Cet ouvrage clair, précis, vivant, donne des clés pour comprendre l'histoire en train de se faire et pour mieux vivre, en paix, dans notre monde. Un livre porteur d'espérance.

Daniel élouard, Les croisades au-delà des mythes, DDB, 2007, 163 pages 16 &eur;.

L'auteur reprend à frais nouveaux le dossier des croisades, dans un souci d'objectivité et de situation des faits puis de leurs interprétations diverses au fil des siècles.

Jourdain de Saxe, Lettres à Diane d'Andalo, Cerf, 2007, 163 pages, 18 &eur;.

Cette édition très attendue est la bienvenue. Les lettres du maître de l'Ordre dominicain, premier successeur de son fondateur, à Diane d'Andalo qui avait fait profession de vie religieuse entre les mains de saint Dominique lui-même, sont exceptionnelles à plus d'un titre. Elles permettent de suivre la vie de l'Ordre et sa rapide expansion dans le premier tiers du 13e siècle, mais surtout elles font pénétrer avec une grande délicatesse dans l'amitié spirituelle de ces deux grands Bienheureux tendus vers le Christ. Par son constant souci fraternel, Jourdain témoigne de l'importance que les frères attachent, au cœur même de l'ordre, à la présence des moniales qui, par leur écoute de la parole de Dieu, leur prière et leur vie fraternelle, soutiennent la vie et la mission des frères, participant ainsi à la tache de la prédication. Un témoignage spirituel qui n'a rien perdu de son actualité.

Ghislain-étienne Flipo, Prier pour aimer, l'évolution de la prière, Cerf, 2007, 257 pages, 23 &eur;.

L'auteur, carme, animateur d'écoles d'oraison, présente essentiellement différentes manières de prier, développant principalement la contemplation qui dont le fruit est l'absorption de l'orant dans l'amour de Dieu qui le comble de sa paix et de sa joie.

Otger Steggink, Introduction au Château intérieur de sainte Thérèse d'Avila, Parole et Silence, coll. Grands Carmes, 2006, 101 pages, 13 &eur;.

Une introduction claire et accessible au grand public à ce grand classique de la spiritualité carmélitaine.

Charles Journet, Chemins vers le silence intérieur, Parole et Silence, 2006, 119 pages,12 &eur;.

Les Editions Parole et Silence présentent un recueil de texte sur l'oraison, le chemin de silence intérieur du Cardinal Cournet. Ce théologien éminent « savait d'une manière unique, dans un langage d'une limpide simplicité, ouvrir l'esprit aux plus hauts mystères de la foi ; il savait éveiller la soif des sources, il apprenait aux âmes à chercher la liberté au contact des splendeurs divine. Et il le faisait, comme à son insu, en communiquant quelque chose du feu et de la paix qui habitaient le cœur du grand contemplatif qu'il était » (Cardinal Cottier, préface).

La recension suivante est faite par Frère Jean-Luc d'En-Calcat

Louis BARLET, Chantal GUILLERMAIN, Le beau Christ de Luc, Paris, Cerf, 2006, (Lire la Bible, n°145), 229 pages 22 &eur;.

Cet ouvrage a le mérite d'offrir à un large public le travail exégétique de grande qualité du PAGES Louis Barlet, bibliste, ancien supérieur du séminaire interdiocésain d'Avignon et, de son élève, Chantal Guillermain, qui lui a succédé comme professeur du Nouveau Testament.

La trame de l'ouvrage est donnée par une attention sur les étapes de l'évangile de Luc où Jésus « commence », sur les seuils de Jésus. Dans chacun des textes retenus, Jésus s'engage dans une vie fraternelle toujours plus large.

Quelques exemples de ce beau parcours...

  • À Noël, l'enfant est des nôtres, il est sur la paille et il a tout d'un petit de bergèrealors que les bergers sont invités à une fête du ciel. Au baptême, Jésus s'engage du côté des pécheurs en donnant une main qu'il ne retirera plus.
  • «C'est le Père qui révèle le Fils», chez Luc cette révélation est toujours liée à un engagement de Jésus en faveur des hommes; au Calvaire, le Père répond à la prière du Fils, pardonne leur, par le bon larron dont le savoir sur Jésus ne peut venir que du Père... Jésus peut lui répondre «aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis», parole proche de celle des anges aux bergers.
  • À Emmaüs, la première action du Ressuscité est de s'approcher, de faire route avec les hommes. Nous regardons Jésus parler de lui qui inaugure le rôle du témoin, car aujourd'hui il n'y a que des témoins qui parlent de Jésus. Le récit d'Emmaüs est la clef pour entrer dans ce mystère, celui de l'église. Désormais et pour toujours, là où la parole de Jésus est dite, il est là sous le mode d'une présence parolière. Il disparaît pour que nous soyons son Corps. Lui qui a tout fait pour ne jamais être séparable de nous, «il faut» qu'il disparaisse pour être reconnu en son Corps qui est l'église.
  • Le Ressuscité provoque stupeur et crainte alors qu'il veut transmettre la paix; ses disciples le prennent pour un «esprit», un revenant du monde des morts! Il n'a de cesse que de leur manifester que, tout ressuscité qu'il est, il demeure le crucifié et cela pour toujours. Ses mains et ses pieds portent la marque d'une croix qui l'a fait devenir suprêmement le proche de tout homme et la résurrection ne défait pas ce que la croix a fait: il demeure celui qui est solidaire. «Touchez-moi, un esprit n'a ni chair, ni os»... Pour un homme de la Bible, Jésus leur dit ici: je suis votre frère en humanité, fils d'Adam avec vous (Gn 2, 23; 2 Sam 5, 1-2...). Jésus leur demande à manger, il veut s'attabler avec eux, redevenir leur commensal et... ils lui donnent un morceau de poisson!