Françoise da CRUZ, Oblate du Monastère St Joseph de Toffo (Bénin)

Béni  soit le Seigneur qui a fait de moi ce que je suis, en acceptant le don de ma vie à travers le monastère de Toffo au BENIN. Je m'appelle Françoise da Cruz. J'ai eu la grâce  de connaître la vie bénédictine. Je suis devenue oblate parce que depuis vingt ans déjà, je me nourrissais de la règle de Saint Benoît et dans cette règle, il y a beaucoup de choses en commun avec certains passages de la Bible. Ce qui m'a le plus attiré, c'est la vie de prière, la lectio divina, l'Eucharistie où l'on rencontre le Christ transformant le coeur et renouvelant notre vie. Cela me permet de vivre ma vie de chrétienne en vérité.

 Le monastère Saint Joseph de Toffo au BENIN a été représenté au congrès mondial des oblats bénédictins par l'unique oblate que je suis pour le moment. L’Abbé Primat Notker Wolf a eu l’initiative de cette rencontre et l’a suggérée au conseil de direction des oblats bénédictins. Un comité d'organisation a été mis en place sous la direction du P. Luigi Bertocchi, osb., qui était à la hauteur de la tâche à lui confiée. Au Congrès qui a rassemblé plus de 350 participants de tous les continents nous avons réfléchi sur le thème : "L'oblature comme communion avec Dieu et avec le monde." L'essentiel de la vie chrétienne fut ainsi développé à la lumière de la règle de Saint Benoît. Notre vision du monde au sein de l’oblature bénédictine a été élargie et portée dans un grand mouvement dynamique universel regroupant trois dimensions fondamentales :

 1°)  La dimension horizontale marquée par la relation monastère- oblat(e), la communion avec le monastère. La formation à la communion se nourrit de la participation à l'Eucharistie et à la liturgie des Heures, qui constitue le centre de la vie de l'oblat. Par ce chemin l'oblat(e) pourra s'ouvrir aux deux autres réalités de sa vie : la rencontre avec Dieu-Trinité et avec le monde, où il / elle portera la qualité de l'expérience acquise durant la formation au monastère.

 2°)  La dimension verticale caractérisée par la communion avec Dieu-Trinité (contemplation) que nous vivons à travers la lectio divina c'est-à-dire "la mastication" de la Parole pour la faire devenir une partie de nous-mêmes. Cette démarche sera soutenue par un climat de silence (RB 6) et une attitude d'abandon (obéissance RB 5 et humilité RB 7) qui permettra au Seigneur d’avoir une place dans notre coeur. Tout ceci doit nous aider à rejoindre, avec la grâce de Dieu, le sommet de la vie spirituelle décrit par Saint Benoît : "Ils ne préfèreront absolument rien au Christ" (RB 72,11).

 3°)  La dimension évangélique orientée vers la communion avec le monde, une mission à vivre dans un apostolat fidèle à la spiritualité bénédictine. La rencontre avec Dieu perçu comme notre Père nous fait découvrir la fraternité universelle. En conséquence, l'amour que nous découvrons dans la méditation de l'Evangile et de la Règle, nous ne le réservons pas seulement aux moines et oblats, mais nous devons le porter hors du monastère pour construire le royaume de Dieu. Portons notre cœur et notre pensée vers les autres, apparemment éloignés par la nation, la langue, la religion et la culture, pour devenir « citoyen du monde » et « frère universel », selon les mots de Charles de Foucauld. Il est nécessaire de ressembler de plus en plus à Jésus qui sut dépasser les barrières posées par la culture de son temps (voir la parabole du bon Samaritain, Luc 10,25-37 et le dialogue avec la Samaritaine, Jn 4,1-42). Ces réflexions nous ont conduits au dialogue inter-religieux qui est fondamental pour construire la paix

Chaque jour nous avions 3 conférences, Laudes, messe et Vêpres ; l’après-midi était surtout réservé aux carrefours par groupes linguistiques. Compte tenu de la diversité des participants, les offices étaient chantés  dans différentes langues. Ce fut l'occasion de rencontrer des membres de la Curie, qui ont tour à tour présidé ces offices, notamment le Maître des cérémonies liturgiques pontificales, le Préfet de la Congrégation pour les Instituts de la vie consacrée, le Président du Conseil Pontifical pour les laïcs, le préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des peuples. Le congrès s'est terminé par les visites de l'Abbaye du Mont Cassin et de Castel Gandolfo où les congressistes ont reçu une bénédiction spéciale du Pape.

Un grand merci au comité d'organisation qui a permis d’excellentes conditions d'hébergement et de confort. Le prochain congrès est prévu dans quatre ans. Je tiens à signaler que, pour les Africains qui doivent se rendrent en Europe, ce n'est pas facile. Que ce soit du point de vue financier ou administratif, il faut une double dose de patience et de persévérance. Pour moi ce fut un « parcours de combattant ». La prochaine fois on pourrait faciliter la tâche aux frères et soeurs oblats en les aidant financièrement car les dépenses sont trop lourdes pour des revenus africains.