† Notker Wolf, O.S.B. Abbé-Primat

Chers Oblates et Oblats

Il m’est agréable de pouvoir vous présenter les conférences du premier Congrès Mondial des Oblats Bénédictins. C’est avec joie que je vois que ce Congrès ait pu devenir réalité. J’ai la conviction que vous y gagnerez beaucoup et que c’est enrichi que vous retournerez chez vous, dans votre pays d’origine, dans les monastères auxquels vous êtes liés du fait de votre Oblation.

A l’occasion de mes visites faites à des monastères du monde entier, j’ai pu me rendre compte combien le nombre d’Oblats est élevé. Aussi, est-il réjouissant d’observer que ce nombre est en augmentation constante. Je regrette néanmoins de constater que les Oblats ne soient pas conscients du fait qu’ils ne font pas seulement partie d’une communauté monastique déterminée, mais bien de tout un Mouvement – un mouvement qui, animé par l’esprit de Saint Benoît et en union avec une communauté monastique, contribue à la réalisation, l’élaboration de la vie de tous les jours. C’est de là qu’est née l’idée d’inviter les Oblats du monde entier à se rencontrer pour faire connaissance et, en entrant en rapport les uns avec les autres, découvrir comment l’idéal de la voie de l’oblature se réalise dans d’autres pays et dans des formes de culture différentes; ainsi, ils pourront, aussi, se rendre compte qu’ils ne forment pas seulement un groupe plus ou moins grand de personnes réunies par un but commun, mais qu’ils font partie aussi de ce grand Mouvement. Puis, en plus des échanges d’expériences faites, l’apport des conférences pourra servir à la stimulation et générer des suggestions pour l’avenir – non seulement pour une «relecture» individuelle dans le but de raviver ses impressions, le vécu propre, mais, en plus, pour un partage avec tous ceux qui n’ont pas pu venir. Il est certain aussi que la visite des lieux empreints d’histoire bénédictine ait constitué (ou ravivé) en vous de précieux souvenirs et contribué à vous rapprocher encore davantage de Saint Benoît.

Par le choix de son nom, en plaçant son pontificat sous le patronage de Saint Benoît, notre Très Saint Père a marqué son option de manière significative. Après l’effondrement de l’Empire romain et les troubles survenus à la suite des grandes invasions liées aux migrations des peuplades, Saint Benoît a, avec sa Règle monastique, fourni à l’Occident une base pour un nouveau développement culturel de tout un continent et, par le message chrétien, donné un fondement, un caractère humaniste à l’Europe, empreinte maintenue jusqu’à nos jours, malgré la sécularisation. Néanmoins, faut-il s’attacher à ramener notre société à s’ancrer dans le christianisme; non pas seulement l’Europe, mais l’ensemble de l’humanité, afin de donner ainsi au monde un fondement pour la formation d’une famille unique, dans la paix et l’estime mutuelle !

Vous avez, vous aussi, une part à cette mission de l’Eglise. Le trésor que constitue la Règle de Saint Benoît ne peut rester enfermé dans les murs des monastères. Ses richesses doivent être répandues dans le monde entier, pour le bien de l’humanité et pour la plus grande gloire de Dieu.

Je vous souhaite bon courage dans  l’accomplissement de votre tâche et, dans le cheminement de votre vie, beaucoup de joie et la paix – qui ne peut venir que de Dieu! Veuillez transmettre mes salutations et bénédictions à toutes les Oblates et tous les Oblats de chez vous, dans vos régions d’origine respectives! Restons unis par le zèle, dans la prière.