L'AMA - Alliance Monastique Angolaise - est le fruit de quelques rencontres qui ont eu lieu le 26 mai 2001 avec le Père Mark Butlin, osb, représentant de l'AIM, à l'occasion de la visite régulière faite par dom Luis Aranha, osb, aux communautés bénédictines d'Angola. Dans le cadre de sa visite, le Père Butlin a réussi à rencontrer les quatre communautés monastiques - 2 trappistes et 2 bénédictines - de Huambo, le 27 mai 2001. Nous avons eu une réunion plénière avec toutes les communautés, à Soke, lieu du futur monastère des soeurs trappistines. Le Père Mark Butlin a présenté l'ordre du jour : essentiellement une rencontre de la famille monastique angolaise.
Plus qu'une entraide, un réseau familial
Après une visite de la ferme, le Père Mark nous a parlé de quelques défis et a essayé de nous présenter la dynamique actuelle du mouvement monastique dans le monde. C'est dans cette perspective qu'il nous a parlé de l'expérience monastique des autres régions où le monachisme a commencé à être vécu et repensé en termes de famille, de racines communes et d'objectifs communs. L'AIM même, sous l'impulsion de son Président, le Père Neyt, osb, a modifié son nom : non plus "Aide" mais "Alliance" Inter Monastères. Précisément pour faire comprendre que le mouvement monastique, plus qu'une entraide, est un réseau familial.
L'AMA se constitue
Le Père Mark nous a demandé : "Le potentiel que vous avez ne pourrait-il constituer une famille ?" Le Père Barnabé a répondu : "C'est l'AMA !" (Alliance Monastique Angolaise). Nous sommes nés à ce moment précis et nous avons pris conscience de ce qu'il n'y a pas de vraie communion sans un généreux engagement commun.
Deux mois plus tard, le 15 juillet 2001, nous avons constitué la direction de l'AMA.
Président : le Père Xavier Pafila, trappiste,
vice-présidente : Sr Néné, bénédictine,
premier secrétaire : Père Daniel, bénédictin,
seconde secrétaire : Sr Florence, trappistine,
trésorière : Sr Manuela, trappistine.
Objectif fondamental
Le 8 septembre 2001, lors d'une nouvelle rencontre, nous avons souhaité discerner l'objectif fondamental de notre Alliance monastique. Nous avons élaboré un programme de formation et de retraites annuelles et réfléchi à notre impact social dans la reconstruction du pays. Dans ce domaine, nos options se font déjà sentir ; nos quatre communautés sont en effet engagées dans la promotion du développement rural, en collaboration étroite avec des groupes de paysans. Deux de nos communautés prévoient une possible restructuration d'une petite usine pour la production d'huile végétale.
Revenons au thème de la formation. À l'occasion de la visite de dom Jacques, ocso, nous avons participé ensemble aux conférences sur la Règle et la vie monastique. Lors de l'évaluation finale, nous étions d'accord pour reconnaître que chaque rencontre est l'occasion d'un enrichissement réciproque car elle nous aide à prendre conscience de notre "être Église monastique", aujourd'hui en Angola.
Être témoins pour notre peuple
Quelqu'un disait :
"La situation en Angola nous fait vivre des moments spécialement difficiles ; en ces circonstances, nous, moines et moniales, nous pouvons être pour notre peuple témoins de cet espoir qui ne trompe pas, sur lequel nous édifions notre vie chrétienne. Témoins d'une foi qui vit, plus loin que les événements, de la providence du Père. Témoins d'un amour qui pardonne et construit parce qu'il croit et espère, d'un amour qui transforme le mal en bien, la souffrance, l'indigence et l'injustice dans le mystère rédempteur. Témoins, enfin, de Dieu à qui appartient le dernier mot. Ce qui nous intéresse plutôt, c'est le bien que nous ne pouvons construire qu'ensemble ... Voilà certainement le sens de notre être ici et maintenant. Nous vivons dans notre chair le martyre et la communion avec cette Église et ce peuple. C'est pour cela qu'il est urgent de prendre conscience de notre identité et de notre propre spiritualité qui, comme patrimoine de la vie monastique, s'offrent à nous tous, moines et moniales."
Nous voulons remercier très spécialement le Père Mark qui a communiqué son enthousiasme contagieux à nos communautés monastiques d'Angola. Nous n'oublions pas non plus la chaleur paternelle et fraternelle de dom Luis, Abbé de Syngeverga au Portugal, et de dom Jacques, Abbé des Trois Fontaines à Rome. Ce dernier a rafraîchi nos esprits avec ses enrichissantes conférences sur la Règle.