Voyage en Inde
11-27 février 2023
Sœur Christine Conrath, osb,
secrétaire de l’AIM
À l’occasion de la réunion annuelle de l’ISBF (Fédération Bénédictine Indo Sri-Lankaise), sœur Christine Conrath, secrétaire de l’AIM, et Mère Anna Brennan, abbesse de Stanbrook et membre de l’Équipe internationale, se sont rendues en Inde. Voici quelques échos de leur séjour.
Samedi 11- dimanche 12 février
Après un départ sans histoire à l’aéroport Charles-de-Gaulle de Roissy, et un vol direct pour Delhi de près de neuf heures, nous arrivons le dimanche 12 février à 10 h 30 à l’aéroport de Delhi. Nous avons cinq heures de transit où nous devons accomplir les formalités de visa et récupérer nos bagages. Nous embarquons ensuite pour Cochin où nous arrivons vers 19 h 10. Le Père Abbé Clément Ettaniyil, de Kappadu, nous attend, et nous partons directement à Mariamala, Kottayam, où doit se tenir la réunion de l’ISBF : deux heures sur les petites routes du Kerala. Nous arrivons à 21 heures pour dîner et dormir. Le père Bino Tom Cheriyil, supérieur de la communauté, nous donne l’emploi du temps pour la suite du séjour. Plusieurs viennent nous saluer, dont le père James Mylackal, président de l’ISBF.
Lundi 13 février
À 6 h 30, nous célébrons les Laudes puis la messe. Tout est récité ou lu à la suite, il n’y a pas de temps de respiration, on reste assis pour les doxologies des psaumes – ce sera ainsi pour tous les offices. Des moustiques voraces et des ventilateurs accompagnent notre prière. La messe est présidée par le père Notker Wolf, ancien abbé-primat qui est accompagné de Mme Gerlinde. C’est une insigne bienfaitrice pour les monastères d’Inde. Nous prenons ensuite le petit-déjeuner à la table d’honneur.
À 9 h 30, ouverture de la réunion de l’ISBF : rites d’inauguration, allumage de la lampe à huile, discours, distribution de fleurs, cadeaux et écharpes pour chacun. Il y a toujours un membre de l’ISBF chargé de présenter l’hôte de marque au micro, et un autre qui lui donne les cadeaux. Environ 60 personnes sont présentes : supérieur(e)s majeur(e)s ainsi que quelques moines, moniales et sœurs.
La première conférence est donnée par un évêque voisin, de la famille Vallombrosienne, sur la patience. Le père Notker Wolf intervient ensuite : il dit combien dans les troubles actuels de l’Église, nous, membres de cette Église, avons perdu toute crédibilité. N’ayant plus le pouvoir, nous sommes inquiets pour l’avenir. Il y a un changement de paradigme, pour la première fois depuis le Moyen Âge. Dans ce contexte, quel chemin d’inculturation en Inde ? En fait, ce travail revient aux frères et sœurs en charge dans les communautés d’Inde. Saint Benoît est très ouvert. Voir par exemple la nourriture : on donne ceci et cela afin que chacun trouve ce dont il a besoin. Et s’il n’y a rien, on bénit Dieu. Notre outil le plus précieux est la lectio divina. Selon son expérience au cours de ses voyages autour du monde, le père Notker constate que les communautés sont plus ou moins contemplatives et plus ou moins apostoliques ; mais quelque chose nous est commun : on sent que c’est « bénédictin ». L’amour de la prière commune est un critère d’authenticité. Une communauté, c’est comme une équipe de foot : on compte les uns sur les autres et on s’aime. C’est une école de patience. L’Esprit Saint est celui qui conduit notre avenir. Avec l’amour fervent pour notre communauté et le bon zèle, nous n’avons pas besoin de réorganiser quoi que ce soit. Ce n’est pas ce dont nous avons besoin en premier. Ce qui est nécessaire d’abord, c’est la foi, l’amour et l’écoute. Notre espérance prend ses racines dans une vie authentique. Dans ce sens, on voit tout ce que Jésus a supporté, et même jusqu’au reniement de Pierre. C’est à nous maintenant de le suivre sur ce chemin.
Mme Gerlinde donne ensuite quelques indications sur sa Fondation pour venir en aide aux jeunes filles du Nord-Est, entraver le trafic des humains et combattre les violences domestiques. Elle lutte aussi pour aider les enfants livrés à eux-mêmes. Elle est venue en Inde pour la première fois en 1997. La pandémie de Covid19 a vraiment changé la face du monde. Elle insiste pour que les yeux de tous restent ouverts sur les enfants des rues.
Nous assistons ensuite au spectacle donné par l’école St Kuriakose : danses éblouissantes, chants, rites d’accueil…
Dans l’après-midi, présentation de l’AIM. Même s’il y a peu de questions, les participants manifestent un grand intérêt : Comment suis-je concerné par ce que nous représentons ensemble ? Comment le fait de se sentir concerné par les autres garde mon esprit en éveil ? Pourquoi est-ce que j’enferme souvent mes frères et sœurs dans leur fragilité ? Isaac de l’Étoile nous dit bien que mon frère et ma sœur ne sont pas des adversaires ; ils sont une aide, une opportunité pour moi de travailler à ma propre conversion. Le plus important n’est pas ce que nous faisons dans la Famille bénédictine mais comment nous nous connaissons, nous nous rapprochons les uns des autres. L’AIM essaie de renforcer le lien entre toutes les communautés, avec patience, comme le rappelait l’évêque en ouverture, et avec cet outil perfectionné de la lectio divina, ainsi que le mentionnait le père Notker. En Europe de l’Ouest, les communautés sont souvent âgées, les communautés du Sud sont l’avenir de notre famille religieuse. Mais plus que tout, notre avenir commun, c’est Jésus Christ.
Le père Vincent Korandiarkunnel, prieur de Makkiyad, donne une conférence sur la synodalité, ouvrant sur un beau partage, avec le témoignage du père Peter Dowe, de Douai Abbey, sur la préparation très synodale de l’élection de leur nouvel abbé : c’était bien la synodalité en actes.
Mardi 14 février
La messe est présidée par le père Clément Ettaniyil (Kappadu) en rite syro-malabar.
Mère Anna Brennan débute la journée des interventions avec un exposé sur Cor orans. Elle fait part de son expérience dans son propre monastère et dans la Congrégation anglaise.
Puis le Père Abbé Clément, de Kappadu, parle des mesures de mise à l’écart dans le contexte du Covid et en rapport aux mesures préconisées par la règle de saint Benoît quant à l’excommunication.
Puis vient la tenue de l’Assemblée générale de l’ISBF.
Dans l’après-midi un rapport de l’activité du DIM-MID régional est présenté par le supérieur de Kumily, le père John Kaipallimyalil. Le 7 décembre 2023, on fêtera le 50e anniversaire de la mort de Henri Le Saux. Mère Vandana présente le rapport de la CIB. Puis commencent les rapports sur les différentes communautés.
Une visite est organisée au monastères des petites sœurs Vallombrosiennes de Saint-Jean-Gualbert.
Mercredi 15 février
Le père Vincent Kundukulam, professeur au séminaire pontifical Saint-Joseph d’Aluva, évoque le travail du DIM en Inde. Le dialogue consiste, entre personnes religieuses qui ont réellement une compétence, à partager comment elles font l’expérience de Dieu. Pour commencer à dialoguer, il n’est pas nécessaire d’avoir la même représentation de Dieu. Le dialogue n’est pas une stratégie pour conquérir les autres mais une source pour remonter à l’origine de notre foi. Il applique cette pédagogie à la question de l’incarnation qui représente une réalité bien différente chez les chrétiens, les hindous ou les musulmans. Comment, à partir de visions aussi différentes, remonter jusqu’à la source de la foi en Dieu et pouvoir la partager ? La pédagogie du père Vincent m’a semblée excellente.
Dans l’après-midi, une excursion en bateau conduit les membres de l’ISBF dans la lagune de Kumarakam, Une immense digue sur la mer qui ouvre ou ferme les eaux du Kerala. La profondeur est de 3 à 5 mètres. Des paysages d’une beauté insigne, et une détente fraternelle charmante.
Jeudi 16 février
Les élections du Bureau reconduisent frère James Mylackal comme président ; le trésorier est le père Michael Kannala (Vallombrosien, Bangalore) et le secrétaire père Pinto Irudayaraj (Shantivanam) ; le Père Abbé Clément assurera les relations avec l’AIM.
La prochaine réunion de l’ISBF aura lieu du 4 au 10 février 2024 à Shantivanam.
Dans l’après-midi, départ pour le prieuré de St Scholastica, de la congrégation Grace and Compassion. Les sœurs tiennent là une maison pour personnes âgées et une unité de soins palliatifs. Elles ont aussi une maison d’accueil pour des étudiants et une ferme.
Ensuite, nous visitons les sœurs de Sainte-Lioba. Elles forment une communauté de trois membres qui hébergent des étudiantes en médecine.
Puis c’est l’arrivée à Kappadu pour le dîner. Découverte du lieu, et le soir, réunion avec des adolescentes qui suivent un cours d’allemand en ligne. Leur professeure est venue d’Allemagne pour les encourager. Il y aura un examen, puis un séjour en Allemagne. Le monastère de Kappadu est très attentif aux étudiants et fait beaucoup pour eux de différentes manières.
Vendredi 17 février
La messe en rite syro-malabar est suivie d’une célébration au cimetière avant le carême. Puis nous faisons la visite du monastère. La ferme comprends une étable de 63 vaches, une vingtaine de cochons, 2 000 poules, 200 lapins. On fait la cuisine au biogaz généré par la bouse de vaches. Il y a encore une pisciculture, une plantation d’hévéas. Ces derniers temps, le prix du caoutchouc a été divisé par trois. Il y a 300 employés en tout à Kappadu ; mais les moines sont tous au travail, toute la ferme est gérée par les aspirants.
À 10 heures, départ en voiture pour Kurisumala. Nous arrivons juste à temps pour l’office du milieu du jour, avec un groupe de séminaristes en retraite et leur formateur. Pour le repas de midi, nous sommes assis par terre, dans le cloître ; on avait préparé des tabourets pour nous dans la bibliothèque jouxtant le cloître. Repas sobre en silence. Les frères servent les hôtes de riz agrémenté de sauces, régime végétarien. Après le repas, nous saluons la communauté. Nous visitons la cellule du père Francis Acharya et tout le monastère. Le monastère de Kurisumala, OCSO, est maintenant lié à l’abbaye de Tarrawarra, en Australie.
Samedi 18 février
En ce jour où nous célébrons les 90 ans du père Anselme Maniakupara, l’un des fondateurs de Kappadu, le Père Abbé émérite John Kurichianil est présent. Nous sommes heureux de nous retrouver. Mère Nirmala Narikunnel, abbesse de Shantinilayam, nous rejoint pour quelques jours de retraite. Il y a quelques 300 invités. Dans l’après-midi, nous partons pour Maduraï en passant par Jeva Jyothi. Nous rencontrons l’évêque émérite à l’origine du monastère, avec la fondatrice Mère Lily Thérèse, maintenant décédée. Nous constatons la fragilité de cette communauté de trois sœurs avec un aumônier carme.
Nous arrivons au monastère de Kumily (St Michael’s Priory, Angel Valley, Viswanathrapuram), de la congrégation de St Ottilien.
Dimanche 19 février
Nous visitons une des activités du monastère : l’hébergement de jeunes garçons : 60 enfants sont en pension complète. Si les cours sont donnés ailleurs, les frères veillent à l’éducation de ces jeunes.
Dans la matinée, promenade traditionnelle à dos d’éléphant à l’« Elephant Junction », juste à côté du monastère, après le bain de ces mastodontes d’un poids moyen de 2,5 tonnes. Ce sont des femelles, réputées douces, sans défenses, il y en a trois en tout. Les éléphantes sont domestiquées et très obéissantes aux ordres du guide : « debout, couché, marche, stop, salut ». Ce fut une petite heure de promenade !
Nous visitons le monastère en fin de matinée ainsi que le Centre spirituel. Dans le jardin, des animaux sauvages viennent la nuit, le monastère est en bas d’une pente, la jungle est juste au-dessus. Viennent à passer dans le jardin des buffles ou des tigres (?), en tout cas il y a une volière de perruches et un jardin potager. Les frères récoltent environ 50 % de leur production agricole, le reste étant mangé par les animaux sauvages. Nous avons noté que toutes les fleurs des régimes de bananes ont disparu, mangées par des singes ? Déjeuner à Kumily avant de partir pour Madurai.
Visite de Madurai le soir, notamment un somptueux temple vieux de 5 000 ans. Il est très difficile de rendre compte de l’émotion en ces lieux, au milieu de cette foule indienne. Puis les frères nous conduisent à l’aéroport de Madurai pour nous envoler vers Bangalore et rejoindre l’abbaye de Shanti Nilayam.
Lundi 20 février
Visite de Shanti Nilayam, le jardin, la vigne. Un ouvrier dit qu’il faudrait enclore la vigne avant que le raisin ne murisse, sinon les voisins vont continuer de se servir chez les sœurs… La clôture est inexistante. La ciergerie est équipée de matériel vétuste. Avec de la cire recyclée, des femmes en difficulté (veuves, femmes battues ayant quitté leur domicile, etc.) fabriquent des cierges vendus ou cédés au diocèse.
L’hôtellerie est devenue insalubre par suite des inondations de ces dernières années. Il faudrait la raser et en reconstruire une nouvelle, contre le mur de clôture, sur la rue ; sinon le terrain risque d’être squatté, la ville se presse le long des murs. Au moment de la fondation, les sœurs se sont installées en rase campagne, mais la ville est venue jusqu’à elles, par suite de l’explosion démographique du pays. À la rencontre du soir, nous échangeons avec la communauté. Les sœurs sont toujours en lien avec la communauté des bénédictines de Ryde, en Angleterre, qui a contribué à la fondation de Shanti Nilayam. Le monastère de Shanti Nilayam s’inscrit donc dans la tradition du monachisme de la congrégation de Solesmes, mais adapté à la culture indienne.
Mardi 21 février, Mardi gras
Ce matin, nous visitons l’atelier de pains d’autel.
Les sœurs ont vendu toutes leurs vaches sauf deux. En raison de l’inondation, l’étable est restée sous l’eau durant huit jours et les vaches sont tombées malades. Les sœurs avaient déjà dû renoncer aux poulaillers (quatre bâtiments de 2 000 poules), en raison de la concurrence.
L’inondation est causée par le débordement du fossé d’évacuation des eaux usées, bouché par tous les détritus qui arrivent des nouvelles habitations du quartier. Le réseau d’évacuation des eaux usées est hors service. Le gouvernement accueille la plainte des sœurs et dit qu’il va agir, mais il ne fait rien.
Shanti Nilayam accueille les jeunes sœurs d’une fondation en Birmanie (Myanmar) pour leur formation. À la messe de ce jour, sœur Rosa Ciin, de Birmanie, a renouvelé ses vœux temporaires pour un an. Les sœurs birmanes feront profession solennelle ensemble cet été, puis rentreront en Birmanie. La communauté reçoit beaucoup d’aspirantes venant du Nord-Est. Elles ont une moyenne d’âge de 18 ans, et ne possèdent pas encore bien l’anglais.
Nous visitons aussi la communauté des Vallombrosiens, à Bangalore.
Mercredi des Cendres, 22 février
En ce jour, Mère Nirmala me demande de donner un petit exposé à la communauté sur le désir dans la RB, désir de Pâques, désir de conversion, et la discretio mère des vertus. L’exposé est suivi de la distribution des livres de carême. Chaque sœur a choisi un livre de la bibliothèque ; l’abbesse lit le titre des ouvrages choisis, avant de les remettre aux sœurs.
Sœur Asha Thayyil (ce nom signifie « Espérance » en hindi), nouvelle supérieure générale des sœurs de St Lioba, qui va voyager avec moi de Bangalore à Bhopal, nous rejoint. Les sœurs de Sainte-Lioba font souvent des retraites à Shanti Nilayam au cours de leur formation. Le soir, nous avons un moment de détente en communauté avec quelques petites animations proposées par le noviciat.
Jeudi 23 février
Nous partons à 5 heures pour Bhopal et arrivons en milieu de matinée au monastère des sœurs de Sainte-Lioba. Nous visitons l’hôpital (Dev Mata Hospital), avec sœur Betty, médecin qui a achevé sa formation en Allemagne. Une aile de l’hôpital est baptisée « le Vatican » (!), car de nombreux prêtres, religieux et religieuses y sont soignés. Les chrétiens sont moins minoritaires dans cette région.
Après le déjeuner, nous nous rendons à la communauté de Misrod qui tient un centre d’accueil pour femmes de la rue. Souvent handicapées, rejetées de la famille et de tous, elles sont ici au nombre de 37, hébergées sur place, alors que la maison a seulement une capacité d’accueil de 30 personnes. Et la police continue d’amener des femmes chez les sœurs. Les résidentes ont préparé quelques festivités en notre honneur. S’en suit un échange passionnant avec les sœurs de cette communauté. Les scènes de violence ne sont pas rares, en début de séjour de ces personnes tellement blessées par la vie.
Nous goûtons ensuite les alentours du site : nous nous rendons au musée tribal de l’Inde, très belle réalisation qui attire beaucoup de monde. Puis nous faisons un tour en bateau dans cette ville qui porte le nom de « Bhopal City of Lakes ». Les sœurs envisagent de créer une mission au bord du lac, ce qui me porte à rêver ! Retour à la communauté, puis, après le dîner, petit spectacle offert par les candidates et les jeunes sœurs, avec des danses traditionnelles liées au temps de la récolte.
Vendredi 24 février
Le père Antony Dhande, supérieur de Shivpuri, nous a rejoint. Nous prenons le petit déjeuner avec lui et l’équipe de l’hôpital adjacent à la communauté. Puis nous partons en voiture pour Sanchi, centre bouddhique inscrit au patrimoine de l’Unesco. Sur la route nous franchissons le tropique du Cancer.
Après le déjeuner, nous prenons le train pour Shivpuri. C’est une expérience ! La gare est noire de monde. Nous avons une place dans la classe la plus confortable où les voitures sont climatisées. C’est incontestablement plus confortable que l’avion ! À l’arrivée nous attend le fère Shivprakash qui nous conduit au prieuré de Jeevan Jiothi (Life and Light, Shivpuri). À 21 h 30, nous sommes accueillis par une cérémonie très soignée : musique et chants interprétés par les aspirants.
Samedi 25 février
Le matin, nous célébrons la messe au couvent des trois sœurs de Notre-Dame du Jardin, directement dans la cour de récréation de l’école. La maison délabrée s’enfonce dans le sol. La chapelle est balafrée, les murs lézardés. Selon la requête que nous avons votée au Comité de l’AIM, un nouveau bâtiment sera construit.
Je passe une matinée de rêve avec les enfants de l’école, et d’abord un spectacle ! Lever de rideau sur une prière, puis danse avec le drapeau indien, démonstration de yoga, et enfin l’hymne national. À cette date, les enfants de l’école primaire passent leurs examens, tandis que les plus grands ont terminé leur année scolaire.
Nous allons à Chattry où se trouve un temple bouddhiste en marbre blanc et incrustations de pierres précieuses. Un bijou, aussi beau que le Taj Mahal que nous n’aurons pas le temps de visiter. Nous faisons un tour dans l’ancienne ville de Shivpuri et nous découvrons le temple Skit.
Après le déjeuner, nous avons un contact avec les deux communautés de sœurs qui travaillent avec les frères. Une communauté d’Ursulines a une petite école. Leur économie est très précaire ; le gouvernement a fermé leur dispensaire. À 18 heures, nous revenons à l’école pour inaugurer et bénir un logement pour deux familles, puis retour au monastère pour les vêpres, suivies du chapelet, puis adoration du Saint-Sacrement.
Dimanche 26 février
Après l’office du matin et le petit-déjeuner, nous allons très vite à la paroisse pour la messe à 8 h 30. Les fidèles arrivent dès 8 heures et prient le chapelet avec les jeunes candidates, qui ont entre 17 et 23 ans : huit jeunes filles très déterminées. La messe est célébrée en hindi dans le rite romain.À la suite, nous sommes accueillis par la paroisse. On me demande de dire quelques mots à l’assemblée. La jeune qui traduit est déléguée pour les JMJ en Inde ; elle se prépare au voyage pour Lisbonne. À la sortie de la messe, les salutations vont bon train. « Que pensez-vous de l’Inde ? » me demande-t-on sans cesse.
Il faut partir pour Dehli, en train. Nous sommes accueillis à la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, pilotés par le père Jervis C D’Souza, ami du père Anthony. Dîner vers 22 heures, ce qui est normal en Inde. Nous apprenons que le père Felix Machado est là, évêque émérite de Bombay très actif pour le dialogue interreligieux, qui a passé six ans en France.
Lundi 27 février
Messe avec Mgr Felix Machado, puis petit-déjeuner et échanges très animés. Il s’enquiert de nouvelles du père Pierre de Béthune (Clerlande), du père Benoît Billot. Que devient le DIM francophone depuis la mort de sœur Marie-Bruno, de Liège ? Mais il faut partir vers l’aéroport !
À l’aéroport, je croise un corps de soldats des Nations Unies, partant pour une mission de six mois au Congo pour tenter de mettre un peu de paix…
Voyage de retour paisible, avec tant de souvenirs, un grand nombre de photos et de vidéos, pour partager et enrichir notre médiathèque et les archives de l’AIM ! Ma gratitude est grande envers toutes les communautés monastiques rencontrées lors de ce voyage merveilleux.