Éditorial

Dom Jean-Pierre Longeat, osb

Président de l’AIM

 

JPLongeat2018Le bulletin de l’AIM tente de consonner avec les impulsions diverses de la vie ecclésiale et de la vie du monde. C’est pourquoi le présent numéro se met au diapason de la démarche synodale sur le thème de la synodalité telle que l’a souhaitée le pape François.

La vie monastique a-t-elle quelque chose de particulier à dire et à vivre à ce sujet ? Sans aucun doute et c’est de notre devoir d’exprimer l’originalité de cet apport. Les trois mots mis en avant par la lettre du Cardinal Mario Grech, Secrétaire général du synode des évêques, à l’adresse des communautés monastiques, rendent bien compte de ce qui caractérise notre approche : écoute, conversion, communion. Une écoute profonde, à laquelle saint Benoît invite dès le Prologue de sa Règle et qu’il déploie tout au long ; une conversion qui fait passer de l’intellect au cœur pour y cultiver le rapport à la source de vie ; et une vraie communion pour harmoniser, à partir de cette assise, toutes nos relations fraternelles, amicales, sociales.

Tournés ensemble vers ce bel horizon, aucun de nous n’a le loisir de baisser les bras, s’il était tenté de le faire. Pour nous encourager à avancer, le père Geraldo González y Lima, membre de notre Équipe internationale, nous fait partager la rencontre du Ressuscité telle que l’ont vécue les marcheurs d’Emmaüs, partageant leurs doutes et leur questions et recevant les lumières de Celui qui se donne dans sa Parole et à la fraction du pain. Dom Bernardus Peeters nous partage ses premières impressions de nouvel Abbé général OCSO, en route avec tout l’Ordre. Deux moniales bénédictines nous livrent leur approche de la synodalité selon la règle de saint Benoît. Une laïque spécialiste des écrits de et sur Tibhirine rend compte de la belle expérience de synodalité faite par la communauté algérienne.

Diverses rubriques, comme à l’accoutumée, se partagent le reste de ce numéro. La dynamique du partage en matière de commerce monastique donne un écho de la pratique économique des monastères. La liturgie syro-malabare de l’abbaye de Kappadu, dans le Kerala, vient nous dépayser ; et la belle figure de Mère Pia Gullini, de Laval/Grottaferatta/Vitorchiano, nous donne un témoignage stimulant de vie monastique. Enfin, nous présentons la réalité du Studium de Bouaké, en Côte d’Ivoire, soutenue par l’AIM.

Comme on peut le constater, l’apport monastique pour l’Église et pour le monde reste bien vivant. Les moines, les moniales, les frères et les sœurs de notre grande famille doivent toujours prendre davantage conscience de leur responsabilité à cet égard, et veiller à ne pas se limiter au champ étroit de leur communauté locale. Enracinons-nous ensemble dans la Parole de Dieu et dans le Corps du Christ pour élargir notre route, le cœur dilaté, en communion avec tous nos frères et sœurs sur le chemin de cette vie.