Le monastère de Tautra fut fondé par l’Abbaye ND du Mississipi en mars 1999, avec cinq sœurs du Mississipi, une de Laval et une de Wrentham. Des sept fondatrices originaires, une est rentrée à Mississipi définitivement et une est absente pour études. Pour pourvoir au personnel durant l’année passée, nous avons reçu comme aides des sœurs de Mississipi et aussi d’abbayes en France et en Belgique et même des religieuses et des laïques. Une autre sœur de Mississipi a remplacé celle qui est rentrée, et nous avons une sœur de Soleilmont pour un temps indéterminé. A la fin de l’an 2000, nous avions une communauté stable de huit sœurs. Notre âge moyen est de 54 ans. Nous sommes reconnaissantes à Roscrea pour notre aumônier.
La fondation est située sur l’île de Tautra, dans le Fiord de Trondheim, qui est le site des ruines d’un monastère cistercien fondé en 1207, qui a duré jusqu’à la Réforme.
Les catholiques ne représentent que 1% de la population en majorité luthérienne, mais la communauté espère développer son accueil et ses possibilités de retraites, une fois achevé le monastère définitif. Nous avons déjà accueilli à l’hôtellerie la Reine Sonja de Norvège.
La beauté de notre site est une source inépuisable de joie pour nous et l’accueil de la part du peuple norvégien est une bénédiction continuelle.
La situation physique des deux fermes où nous vivons actuellement implique que nous sommes moins isolées du monde que dans un monastère « normal ». Cependant notre situation sur une petite propriété près du Cercle Arctique implique que nous sommes plus isolées par rapport au reste de l’Ordre. Dans cet âge des communications électroniques, nous trouvons que les informations passent vite, mais cela ne remplace pas la profondeur de la présence personnelle. Nous apprécierions que les Cisterciens viennent nous visiter, particulièrement pour nous donner de bonnes sessions comme partie de notre formation permanente.
Au cours des quatre dernières années, trois communautés religieuses ont fait des fondations dans notre diocèse, faisant monter le nombre total des sœurs à 16. Une partie de notre mission en Norvège luthérienne est celle d’être une présence catholique et monastique, et nous accueillons volontiers des rencontres œcuméniques. Nous avons un groupe de soutien qui nous a aidées jusqu’ici et qui continue à nous aider, et ces bonnes personnes sont membres de toutes les confessions chrétiennes.
Notre défi majeur, pendant les trois années dernières, a été celui de la formation de notre communauté, alors que les sœurs venaient de trois maisons différentes, et nous sommes aussi en train de nous adapter à un nouveau pays. En 2001, 30 % de la communauté changeait tous les trois mois…
Nous avons chanté la liturgie des Heures en norvégien depuis nos débuts. Nous avons un cours de norvégien deux fois par semaine, et nous espérons bientôt utiliser entre nous le norvégien comme langue courante. Nous sommes aussi en train de travailler à l’inculturation dans le système monétaire et métrique norvégien, aussi bien qu’à la nourriture.
Environ 20.000 visiteurs viennent chaque année voir les ruines du monastère original de Tautra, la 552e maison de l’Ordre, et maintenant beaucoup d’entre eux viennent aussi jusqu'à nous.
Notre exposition aux touristes, leur intrusion dans notre espace et notre impossibilité à trouver la solitude physique nous font sentir parfois « enfermées », et certaines trouvent difficile de vivre monastiquement dans cette condition, mais c’est une provocation continuelle à pratiquer la discipline d’une vie spirituelle à l’intérieur de ces bâtiments qui étaient des maisons particulières. La petitesse de notre communauté, de nos maisons, de notre chapelle et de notre réfectoire est un grand défi, et pourtant nous sommes contraintes de vivre au coude à coude pour travailler nos relations et vivre les valeurs évangéliques, particulièrement la réconciliation et la préférence donnée à l’autre.
En juillet 2001 nous avons pu terminer une annexe d’une des nos maisons, qui nous a donné encore trois cellules et élargi l’atelier pour la production de savon. Tout en étant encore dépendante de l’abbaye de Mississipi, l’année passée notre industrie de savon était à la hauteur de couvrir la moitié des dépenses ordinaires
Dès le commencement nous avons choisi un chemin de dialogue et de consensus, et notre Visite de 2002 fut une véritable grâce pour notre communauté, même si elle a été très difficile pour quelques-unes. Durant la Visite nous avons pu témoigner une confiance plus profonde entre nous au cours d’un dialogue voulu par la Mère Rosemary, sur la communication entre les sœurs et la supérieure, et le rôle et les tâches de la supérieure, par rapport surtout aux corrections et à la subsidiarité. Il nous reste un devoir continuel d’apprendre à communiquer clairement et honnêtement, et d’apprendre des autres la façon dont chaque sœur se situe devant les échanges interpersonnels et les défis extérieurs.
En tant que fondation, nous sommes dans une étape de notre chemin pleine d’espoir. Nous aspirons à l’achèvement de notre monastère définitif et l’intégration ultérieure de la fragile mais courageuse communauté humaine que Dieu - nous en avons confiance – est en train de bâtir pour sa gloire, et nous avons une regardante norvégienne qui est prête à entrer au moment où nous pourrons ouvrir notre noviciat.
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